Traversée du vercors sud en 3 jours

Il s’agit sans doute de ma traversée préférée. Les hautes falaises du Vercors sont superbes et une fois franchies, on se retrouve sur des hauts-plateaux absolument hors du temps. Cette randonnée compte 3 journées assez longues, cependant elle reste accessible pour des débutants avec une bonne condition physique et des sacs pas trop lourds.

Cette traversée partage le même départ et la même arrivée que la « Petite traversée du vercors en 2 jours » mais le parcours est néanmoins assez différent. De plus, la rando « 2 jours » se fait en bivouac, tandis que celle-ci se fait en dormant dans de vrais hébergements :

  • A l’auberge du Vallon de Combeau, un batiment autonome perdu dans la montagne
  • Puis au col du Rousset la 2ème nuit, une toute petite station de ski avec 3 bâtiments.

Le train est le seul moyen de faire cette traversée. Et en utilisant les TER du Triève et du Diois, non seulement vous voyagez bas-carbone, mais en plus vous contribuez par votre présence et l’argent de votre ticket à la perenisation de ces lignes à la fréquentation fragile, dont le maintien est questionné à chaque plan d’austérité. Donc merci!

Pour cette année 2023, au départ de Lyon, je préconise de prendre le TER à 6h16 à la Part-Dieu, qui arrive à 9h16 à Clelles-Mens après une correspondance à Grenoble. Si ça fait trop tôt pour vous, il y a aussi un départ à 8h16, arrivée 11h25 qui marche bien, sauf si le train est en retard auquel cas vous devrez vous dépecher un peu pour arriver à l’heure du dîner au refuge.

Pour le trajet retour, les trains TER quittent Die : en semaine, à 15h35, 16h30, 17h30, 17h50, 18h50, 19h45. ils vous amènent à Valence Ville d’ou vous pouvez prendre un TER pour Lyon, il y en a toutes les 30 minutes.

Si votre retour est un dimanche il y a des départ de Die à 17h20, 17h50, 19h50. Ce dernier (19h50) arrive à 21h15 à Valence Ville, donc trop tard pour prendre le dernier TER pour Lyon, qui part à 21h le dimanche. Il y a néanmoins un blablabus à 22h20 (la gare routière est juste à coté de la gare).

En prenant vos ticket, l’application SNCF vous propose par défaut de prendre le TGV entre Valence et Lyon. Le TER est beaucoup moins cher, et met quasiment le même temps. Pour le forcer à afficher les TER selectionnez l’option « via » puis mettez « Vienne » (car le TER passe à Vienne, mais pas le TGV).

1er jour : de la gare de Clelles au Vallon de Combeau

Distance : 15km. dénivelé : +950, -400m.

trace GPS IGN : https://ignrando.fr/fr/parcours/fiche/details/id/2139614

trace GPS komoot : https://www.komoot.com/fr-fr/tour/1180748981/zoom

Dès la gare, on est en pleine montagne, avec les falaises qui nous surplombent. Le chemin est à droite toute de suite en sortant de la gare.

On ne va pas suivre le GR (qui fait un détour) mais on va suivre le chemin jusqu’à la D7, la longer sur 30m puis rejoindre le petit canal en contrebas.

Suivons ce canal, dans le sens inverse du courant, pendant 1km. Ce chemin perché à mi-pente de la forêt est absolument magique.

Arrivé au bout du canal on retrouve un sentier classique et balisé. Suivons la direction « Chichilianne » puis « pas de l’Essaure ». Après Chichilianne on traverse le torrent de Combe Chaude, puis on commence à monter vers le pas de l’Essaure. ça monte raide!

Le Pas de l’Essaure est l’entrée des hauts-plateaux. Changement d’ambiance brutale: la forêt fait place à une prairie à marmotte (avec vraiment des marmottes). Derrière vous, le Triève et les falaises du Vercors. plus loin, les alpes enneigées.

A partir du pas de l’Essaure, je propose de continuer par le chemin de crète qui passe par les quatres têtes et la tête de Praorzel, pour une vue vertigineuse. (S’il est déjà 18h, ou si vous êtes fatigué, allez plutôt directement vers la cabane de l’Essaure puis continuez à descendre en fond de vallon jusqu’à l’auberge de Combeau. Par le chemin du bas il faut 1h pour arriver à l’auberge, contre 2h par le chemin de crète).

Crête proche de la tête de Praorzel, le 24 Mai (première photo) et 27 avril (deuxième photo).

Si vous avez choisi le chemin de crète, ce n’est qu’une fois passé la tête de Praorzel qu’on retrouve un chemin forestier qui descend dans le Vallon, vers l’auberge de Combeau.

L’auberge est un petit batiment facile à trouver: c’est le seul batiment. Et c’est aussi le seul avec une éolienne en bois construite par le propriétaire. Infos : https://rando.parc-du-vercors.fr/service/409-Gite-d-etape-Auberge-de-Combeau

2ème jour : du Vallon de Combeau au col du Rousset.

Distance : 22km. Dénivelé : +800m, -950m.

Trace GPS : https://ignrando.fr/fr/parcours/fiche/details/id/2088748

En quittant l’auberge, on remonte dans le Vallon jusqu’à la Cabane de l’Essaure puis on suit la direction (balisée) du Pas de l’Aiguille/Cabane de Chaumailloux. C’est une grande journée de marche pendant laquelle on va traverser les hauts plateaux dans leur plus grande largeur, d’est en ouest. Les hauts-plateaux ressemblent au monde tel qu’il devait être il y a 10000 ans. Vaste, sauvage, sans route ni villages ni aucune trace humaine hormis le chemin.

Arrivé au Pas de l’Aiguille, la vue sur le mont Aiguille est exceptionnelle. Une source permet de faire le plein d’eau.

On continue sur le plateau sauvage vers la Jasse de Peyre rouge, puis Pré Peyret. Des marmottes et bouquetins sont très fréquents et vous aurez surement la chance d’en voir.

A partir du Pas des Econdus, on est déjà de l’autre coté du Vercors. On retrouve la falaise imprenable qu’un va longer sur 4 kilomètres par un impressionnant chemin de Crète. En dessous de nous, le Diois, au dessus, les vautours planent.

Le col du Rousset est une minuscule station de ski avec seulement 3 batiments. L’hotel Carnotzet fait restaurent et hotel. info : https://rando.parc-du-vercors.fr/fr/service/459-Hotel-Restaurant-le-Carnotzet

3ème jour : du col du Rousset à la gare de Die

Distance : 23km. dénivelé : +500m, -1400m

trace GPS : https://ignrando.fr/fr/parcours/fiche/details/id/2139624

Pour ce troisième jour il faut partir assez tôt (idéalement 8h) pour arriver à Die avant le dernier train.

On retourne tout d’abord au pas des écondus ce qui permet de refaire le chemin de crête avec plaisir. Puis on redescends vers le Diois.

Je préconise de passer par le GR plutôt que par le chemin du tournillon, car le GR est mieux entretenu. A la fontaine des Gravelles (où on peut prendre de l’eau) on voit qu’on a déjà bien descendu.

Dans la descente, la forêt est peuplée de gros lézards verts et bleus, assez peu farouches. Le spot de pique-nique de la fontaine des echaliers, vers le bas de la descente, est pas mal, avec une source et des tables à l’ombre.

Vers 14h on rejoint une petite route, l’essentiel de la descente est fait. Il reste encore 10km en pente douce jusqu’à la gare, soit 3h environ.

On marche quelques km sur une petite route sans aucune voiture, jusqu’au hameau de Romeyer. Une fois passé la gorge, prenez le pont qui traverse le torrent et suivez le GR en face jusqu’à Die.

Plus on s’approche de Die, plus on se sent dans le sud. Le dépaysement par rapport au Triève du premier jour est impressionnant.

Une fois à Die, selon l’heure à laquelle vous arrivez, vous pouvez soit profiter du joli centre-ville, soit aller directement à la gare qui est environ à 1km du centre.

Matériel à prévoir

Pour parcourir les 60km de cette randonnée, vous aurez besoin avant tout de bonnes chaussures et d’un bon sac à dos (qui s’accroche au niveau des hanches). Prenez des pansements anti-ampoules.

Une bonne application GPS sur le téléphone (IGN rando ou komoot) me semble indispensable, sauf si vous êtes un pro de la lecture de carte IGN. On se perd très facilement sur le plateau. Mettez votre téléphone en mode avion pour économiser la batterie, cela n’empèche pas le GPS de fonctionner.

Pour le soir vous aurez besoin d’un drap de sac de couchage et d’une petite serviette (non fournie à l’auberge de combeau) mais pas besoin de sac de couchage.

Pour la journée, 1L d’eau par personne suffit à mon avis, il y a 2 sources sur le chemin le premier jour, 3 le deuxième jour et 4 le dernier jour. Sauf en cas de sécheresse extrême où les points d’eau sont à sec bien entendu.

L’essentiel de cette randonnée se passe entre 1600m et 1800m, sur les hauts plateaux, qui peuvent être enneigés à partir de fin novembre, et jusqu’à début mai. Une veste imperméable est indispensable toute l’année pour s’y aventurer. Un parapluie léger de rando peut aider, ainsi qu’un surpantalon imperméable, des chaussettes de rechange et un polaire ou doudoune.

Par contre, dès le printemps, il peut aussi faire chaud, notament dans les montées. Un short est indispensable ainsi qu’un T-shirt. Votre sac rempli ne doit pas dépasser 6 à 8kg, eau et pique-nique compris. Evitez le piège consistant à amener des livres, casques audio, chaussures de rechange ou autre matériel lourd et pas vraiment indispensable.

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